- Qu'est-ce que la fièvre catarrhale ovine ?
- Fiche pratique
- Situation
- Prévention et lutte
- Mesures de restriction
- Biocides et insecticides autorisés
- Vaccination
- Réglementation
Les éleveurs qui souhaitent plus d'information peuvent contacter leur Unité Locale de Contrôle
Qu'est-ce que la fièvre catarrhale ovine (ou bluetongue) ?
La fièvre catarrhale ovine (bluetongue) est une maladie virale des ruminants (bovins, ovins, caprins, camélidés, ruminants sauvages) transmise par les diptères de la famille des Culicoïdes (Culicoides sp. ; moucherons). La maladie est principalement décrite chez les moutons, plus sensibles à l’infection que les autres ruminants, lesquels présentent généralement des symptômes beaucoup moins prononcés. Les bovins sont le principal réservoir du virus.
Vingt-sept sérotypes différents du virus ont été décrits à ce jour.
De 2006 à 2010, le sérotype 8 a circulé dans une grande partie de l'Europe. Des signes cliniques graves ont été observés chez les petits ruminants et les bovins. Grâce à un programme de vaccination obligatoire entre 2008 et 2010, le virus a été éradiqué dans notre pays et dans les pays voisins.
Symptômes et évolution de la maladie
Les animaux infectés peuvent présenter les symptômes suivants, plus ou moins marqués selon le sérotype :
- fièvre
- inflammations, formation de vésicules, érosion et nécrose des muqueuses
- langue gonflée et parfois cyanosée
- boiterie due à une inflammation des bourrelets coronaires, des pieds et les muscles
- avortement
- pneumonie
- amaigrissement
- mort dans les 8-10 jours
- les animaux qui se rétablissent peuvent présenter une alopécie, une stérilité et une croissance retardée
La contamination d’animaux gestants peut parfois mener à la naissance de jeunes présentant des malformations cérébrales. Beaucoup de veaux « dummy » sont ainsi nés dans nos régions au cours de l’hiver 2008, ceux-ci étant la conséquence d’une infection par le sérotype 8 qui était alors présent dans notre pays et les pays voisins.
Prévalence et transmission
La présence de la maladie correspond à l’habitat du vecteur : les mouches du prurit ou les moucherons (Culicoides). Traditionnellement, la maladie se manifeste principalement dans la bande comprise entre 35°S et 50°N, l'habitat des Culicoides plutôt tropicaux. Depuis 2006, la maladie a également été observée en Europe en dehors de cette zone où elle y est associée à des Culicoides trouvés dans des régions plus tempérées.
La maladie connaît une fluctuation fortement saisonnière dans les régions à climat tempéré en relation avec les pics de prolifération des vecteurs. La plupart des cas cliniques surviennent le plus souvent durant les mois d’août à octobre. Ce sont les mois où la population des vecteurs atteint également son maximum. De la fin de l'automne au début du printemps, lorsque les températures sont inférieures à 10°C et que le vecteur n'est pas actif, aucun nouveau cas n'est identifié.
Le virus de la fièvre catarrhale ovine peut également (mais plus rarement) être transmis directement via le sang et le sperme des animaux contaminés.
Situation
Depuis le 10 octobre 2023, la Belgique est à nouveau infectée par la fièvre catarrhale ovine, cette fois-ci de sérotype 3. Par conséquent, notre pays a de nouveau perdu son statut de pays indemne. Depuis le mois de juillet, de nombreuses infections sont identifiées (carte des foyers).
L'introduction du sérotype 3 était logique compte tenu de sa proximité avec les Pays-Bas, où ce sérotype a été responsable de plusieurs centaines de foyers depuis qu'il y a été identifié pour la première fois au début du mois de septembre 2023.
La perte du statut indemne limite fortement les échanges d’animaux sensibles au virus de la fièvre catarrhale ovine entre la Belgique et les autres États membres.
Les animaux non destinés à l'abattage immédiat doivent être protégés avant de quitter la Belgique pour un autre État membre. La méthode de protection la plus acceptée est la vaccination. Une autre méthode consiste à traiter les animaux avec des insecticides et à effectuer un test PCR après 14 jours avec des résultats favorables.
Des vaccins contre le sérotype 3 sont disponibles pour protéger les ovins et les bovins. Ces vaccins réduisent la virémie et protègent contre la mortalité, mais ne protègent pas complètement contre tous les signes cliniques. Par conséquent, les animaux vaccinés peuvent encore présenter des signes cliniques. Compte tenu de ces éléments et en raison du manque de données sur les vaccins, aucun bovin ou ovin ne peut actuellement être certifié pour être déplacé vers d'autres États membres sur la base de la vaccination.
Toutefois, les États membres peuvent autoriser l'entrée de ces animaux non vaccinés et non destinés à l’abattage immédiat dans le cadre d'assouplissements spécifiques. Ces assouplissements varient d'un État membre à l'autre et peuvent être consultés sur le site de la Commission européenne. Pour plus d’informations, voir également les mesures à appliquer un peu plus bas sur cette page.
Une exception à ces restrictions est accordée pour le pacage frontalier avec la France qui peut être accordée sous certaines conditions.
Sur le site web de la Commission européenne, une carte géographique reprenant le statut pour la fièvre catarrhale ovine des différents États membres peut être consultée.
Prévention et lutte
La fièvre catarrhale ovine étant une maladie à transmission vectorielle et la lutte contre le vecteur ne s'étant jamais avérée fructueuse, seules des mesures préventives s'imposent, notamment :
- les mesures lors du déplacement d'animaux sensibles
- la vaccination des animaux sensibles
Il n’y a pas de mesures d’assainissement. Les animaux malades ne sont pas abattus.
Mesures de restriction
Échantillonnage lors d’une suspicion
En cas de suspicion clinique de fièvre catarrhale ovine, la procédure suivante est d’application :
Mesures relatives aux transports d’animaux entre les États membres
Déplacements des ruminants entre les États membres - instruction 1688869
Tableau reprenant les assouplissements pour les déplacements de ruminants depuis et vers la Belgique
Tableau reprenant les assouplissements pour les déplacements de ruminants depuis et vers la Belgique (allemand)
Liste officielle des pays de l'UE accordant des assouplissements (site internet de la Commission européenne)
Mesures relatives au pacage frontalier
Circulaire relative au pacage frontalier de bovins (PCCB/S2/1774179)
Circulaire relative au pacage frontalier des ovins et caprins (PCCB/S2/1779964)
Toutes les circulaires “Animaux”
Biocides et insecticides autorisés
Moteur de recherche biocides (à utiliser sur les moyens de transport et les infrastructures)
Insecticides autorisés par le SPF Santé Publique, Sécurité de la Chaîne Alimentaire et Environnement.
Produits autorisés (à utiliser sur les animaux)
L'autorisation des insecticides à utiliser pour le traitement direct d'animaux vivants et dans l'objectif de tuer les insectes parasitaires est la compétence de l'Agence fédérale des Médicaments et des Produits de Santé (AFMPS). Pour le traitement topique des animaux contre les moustiques elle conseille d'utiliser les produits basés sur les pyréthrinoïdes deltaméthrine, perméthrine et fluméthrine. Ces produits peuvent aussi être utilisés sous cascade contre les Culicoïdes :
tableau des antiparasitaires topiques à usage cutané
Vaccination
En Belgique, la vaccination au moyen de vaccins inactivés est autorisée (A.M. 8 avril 2015).
Pour que le dépistage des infections chez les animaux non vaccinés soit efficace, l'enregistrement des vaccinations dans la base de données Sanitel est exigé par la loi. Cette tâche incombe au vétérinaire qui fournit ou administre les vaccins. Voir également le manuel pour les détenteurs de ruminants et les vétérinaires.
Des vaccins contre le sérotype 3 sont disponibles sur le marché. L'AFSCA conseille à tous les détenteurs d'ovins et de bovins de faire vacciner leurs animaux à temps, compte tenu de la période de pointe prévue pour les mois d'août, septembre et octobre. La vaccination protège les animaux contre l'infection et la maladie.
Voir aussi :
Communiqué de presse AFMPS - autorisation d’utilisation - Syvazul BTV 3
Communiqué de presse AFMPS - autorisation d’utilisation - Bultavo 3
Communiqué de presse AFMPS - autorisation d’utilisation - Bluevac-3
Manuel: Vaccination - manuel pour les détenteurs de ruminants et les vétérinaires
Réglementation
Législation belge
A.R. du 07 mai 2008 relatif à la lutte et à l’éradication de la fièvre catarrhale du mouton (M.B. du 09/05/2008) (Numéro NUMAC - 2008024203 - pour consulter la version coordonnée)
A.M. du 09 mars 2018 relatif à la vaccination contre la fièvre catarrhale du mouton (M.B. du 14/03/2018) (Numéro NUMAC - 2018011232 - pour consulter la version coordonnée)
Législation européenne
Règlement (UE) 2016/429 du Parlement Européen et du Conseil du 9 mars 2016 relatif aux maladies animales transmissibles et modifiant et abrogeant certains actes dans le domaine de la santé animale (législation sur la santé animale – Animal Health Law)
Règlement Délégué (UE) 2020/688 de la Commission du 17 décembre 2019 complétant le règlement (UE) 2016/429 en ce qui concerne les conditions de police sanitaire applicables aux mouvements d’animaux terrestres et d’œufs à couver dans l’Union
Règlement Délégué (UE) 2020/689 de la Commission du 17 décembre 2019 complétant le règlement (UE) 2016/429 en ce qui concerne les règles applicables à la surveillance, aux programmes d’éradication et au statut «indemne» de certaines maladies répertoriées et émergentes
Règlement d’exécution (UE) 2021/403 de la Commission du 24 mars 2021 portant modalités d’application des règlements (UE) 2016/429 et (UE) 2017/625 du Parlement européen et du Conseil en ce qui concerne les modèles de certificat zoosanitaire et les modèles de certificat zoosanitaire/officiel pour l’entrée dans l’Union et les mouvements entre les États membres d’envois de certaines catégories d’animaux terrestres et de leurs produits germinaux, ainsi qu’en ce qui concerne la certification officielle relative à ces certificats, et abrogeant la décision 2010/470/UE
Règlement d’Exécution (UE) 2021/620 de la Commission du 15 avril 2021 établissant les modalités d’application du règlement (UE) 2016/429 en ce qui concerne l’approbation du statut «indemne de maladie» et du statut de non vaccination de certains États membres ou de zones ou compartiments de ceux-ci au regard de certaines maladies répertoriées et l’approbation des programmes d’éradication de ces maladies répertoriées